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Le Réveil de la droite

Qui imagine le général de Gaulle laisser la France s’effondrer ? Cette formule choisie nous rappelle celle de François Fillon, exprimée lors des primaires de 2016. Une formule qui ne cessera de lui revenir en plein visage, comme un boomerang. C’est alors, le début de l’effondrement de la droite dont elle était pourtant promise à la victoire en 2017.

Inutile de refaire l’histoire, nous la connaissons tous. Elle nous ramène à ce sentiment d’incompréhension, d’écœurement, et de colère, mais aussi, parfois, d’espoir, qui a été émoussé quotidiennement par les sentences du tribunal médiatique. Cette élection a été une épreuve terrible et un véritable électrochoc pour bon nombre de sympathisants et de militants.

Il s’en est suivi alors, un long et pénible chemin de croix, où certains caciques ont continué en gardant leur distance, tandis que d’autres, avec le peu de coffre qu’ils leur restaient, ont réussi à gonfler des canots de sauvetages en quittant le navire pour échouer sur une île, du haut de laquelle, ils portent toujours à leurs yeux sans larmes, une longue vue et guettent encore la traversée, laissant derrière des sympathisants naufragés.

Puis, une majorité de responsables n’a pas voulu se présenter à la présidence des Républicains parce qu’il ne voulait pas participer à une énième guerre de clans qui aurait mis à mort le parti, mais aussi parce qu’il n’existe pas aujourd’hui une réelle volonté de tout reprendre, de fond en comble. Lorsque la perspective du pouvoir s’éloigne, les divisions deviennent béantes. Seulement, trois personnalités ont proposé leur candidature. Et, c’est dans l’ombre de l’échec des primaires, que Laurent Wauquiez sort vainqueur, alors que l’on voulait faire du débat d’idée, une rhétorique salvatrice au sein du parti sans même l’avoir appliqué.

Le parti n’a pas su se renouveler dans la production des idées, car sa seule et unique idée s’est focalisée sur le pari de l’échec d’Emmanuel Macron. Comme le disait si justement Alain : « Rien n’est plus dangereux qu’une idée quand on n’a qu’une idée. » Ainsi, ce fatalisme règne, jusqu’à parfois, tomber dans le déclinisme.

Après l’onde de choc des Européennes de 2019, le parti a essayé de préserver cette note d’espérance par ce vieux gimmick de la politique française, en« ouvrant en grand les portes et les fenêtres », afin de ventiler la maison, de sortir de sa zone de confort, mais on ne choisit pas l’air que l’on respire, ni les vents mauvais.

Puis vint 2022, avec une campagne de communication affligeante, concentrée voire obsédée sur celle d’Éric Zemmour pendant qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen filaient. Les égos ont tout de même ressurgit. Les personnalités s’imposent, pas les idées. Ce fut un rétrécissement massif de la représentation nationale de la droite. L’impression que nous n’apprenons rien de nos erreurs. Et, c’est à ce point clé, que la droite doit revenir sur ces fondamentaux, sur ce qui lie les hommes, sur ce qui fait l’honneur d’un parti politique.

Les multiples crises que nous traversons nous éclaire sur tout ce qui se paupérise dans notre pays depuis environ 50 ans : la responsabilité individuelle, le civisme signalé par David Lisnard, la confiance, l’éducation, la réflexion intellectuelle. Elle nous dévoile ainsi la culture du« dé » : la déconstruction, la désinstruction dénoncé par René Chiche, la dénutrition, le dévoiement, la défiance, la déresponsabilisation, la démission.

Cette crise est l’addition de multiples causes issue des erreurs du passé. La crise de citoyenneté pendant le mouvement social des gilets jaunes en est un triste exemple, comme celui de la réforme des retraites.

L’honneur de la droite consiste non pas à chercher à rassembler des petites chapelles parsemées ici et là, mais à rassembler tous les Français autour d’un véritable projet politique, porteur d’une vision de la société.

L’honneur de la droite ne consiste pas seulement à re-fonder, re-bâtir ou re-construire sur un sol dont la nature est déjà argileuse. Les fondations passent par, le goût de la liberté, l’autorité de la République, et la fierté française. Une droite responsable qui s’assume.

L’honneur de la droite commence par redevenir crédible en joignant la parole aux actes, par la sincérité de la parole politique.

L’honneur de la droite se réalisera par des femmes et des hommes courageux, unies par le sens de l’intérêt national, motivés à remettre en place une verticalité républicaine rongée par l’égalitarisme, mobilisés à respecter les libertés publiques et individuelles, investis à la relance de l’économie fondée sur la liberté d’entreprise, appelés au maintien de l’ordre public et à la protection des frontières, décidés à lutter contre l’insécurité sous toutes ses formes, engagés au redressement de l’éducation nationale, attachés à lutter contre la pauvreté et toutes les violences, déterminés à réformer profondément notre pays. Des femmes et des hommes reconnus pour leurs sens de l’État et du bien commun.

L’honneur de la droite est d’enfin admettre qu’il est inutile de regarder derrière, qu’il ne s’agit plus de parler d’héritage, de ne pas accepter d’être les héritiers de la macronie et que nous pouvons croire en une droite plus moderne en allant chercher des propositions hors de ces domaines de prédilections.

La droite n’est pas morte, elle demande à se renouveler en ne renonçant pas à ses convictions et à retrouver son honneur perdu par le cynisme et la résignation, parce que l’on peut préférer hier sans s’empêcher de choisir demain.

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Article rédigé par André MISSONNIER

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5 commentaires

  1. Etre de droite c’est d’abord en être fier, le revendiquer, le défendre.
    C’est choisir le travail, le mérite, la nation, la langue, le drapeau, cotiser au pot commun pour faire fonctionner la société et non pas en profiter seulement, la liberté d’expression, le respect, l’ordre, l’adhésion à l’Histoire, l’intelligence plutôt que le dogme.
    Il faut TOUS LES JOURS que LR parle, parle fort, dénonce l’inacceptable, propose des solutions, soit clair, disruptif, intelligent, ambitieux, décomplexé.
    Il faut que LR dénonce la gauche, les médias, le gouvernement tous les jours.
    Et nous mobilise.

  2. C’est aussi être capable de voter un projet de loi proposé par la majorité actuelle quand elle va dans le bon sens et plus encore quand un projet comparable est dans le programme de le droite depuis 10 ans.
    A ce sujet l’exemple que la droite a donner sur la retraite à 64 ans en étant incapable de parler d’une seule voie est inadmissible, ridicule et de nature à faire penser que 11 ans d’opposition ne lui a pas encore suffit pour se ressourcer.
    Alors la droite sera t”elle prête pour 2027 ? ou 2032 ? ou 2037 ?

    • “Depuis 10 ans” comme vous le dites si bien, ce qui traduit un manque d’inspiration de la macronie et ce qui traduit bien une carence sur la production des idées de la part de la droite et qu’il aurait fallu trouver d’autres alternatives et propositions comme le systéme par capitalisation proposé par David Lisnard.

  3. Je partage en grande partie ton analyse de la situation de notre formation politique chez L.R…
    La triste réalité est que beaucoup de membres de notre formation politique ont été naïfs avec nos adversaires de gauche: Chirac avec Mitterrand, d’abord, et maintenant Sarkozy, Juppé, Pécresse, Bertrand, Copé… qui font preuve d’une naïveté tragique avec M. Macron, que ses collègues gauchistes s’évertuent à nous présenter comme de droite, mais dont le logiciel politique, le transhumanisme, a été conçue avec la même matrice idéologique que le socialo-communisme: le positivisme (salut=techno.).