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Politiques budgétaire , monétaire et financière de l’UE.

Les politiques budgétaires, monétaires et financières de l’Union Européenne doivent permettre notamment de garantir le financement des investissements publics essentiels ,stratégiques et non récurrents ,ainsi que le financement  des investissements privés.
Les besoins d’investissements publics sont considérables dans tous les pays de l’Union Européenne pour assurer notamment:

– les transitions écologique et énergétique, étroitement liées entre elles

– la transition numérique

– les équipements dans le domaine de la Défense

– le renouvellement ou la rénovation des infrastructures routières, ferroviaires, fluviales et portuaires, sans oublier les infrastructures sanitaires et scolaires, sacrifiées depuis plusieurs années du fait des politiques budgétaires restrictives, voire malthusiennes, appliquées par l’Union Européenne.
En effet, la politique budgétaire de l’U.E a conduit à restreindre fortement les investissements publics les plus essentiels et stratégiques par l’application des critères de déficits et d’endettements publics et la politique monétaire de la BCE a ouvert en grand les vannes du crédit au lieu de le réserver et de le concentrer sur le financement de ces investissements.

A taux d’imposition constants des ménages et des entreprises ,la croissance économique résultant des nouvelles politiques commerciale et industrielle de l’Union permettra de redresser les finances publiques dont la situation actuelle est caractérisée par des déficits et des endettements importants ,mais ne sera pas suffisante pour financer ces besoins considérables d’investissements publics.
Une augmentation des taux d’imposition des ménages et des entreprises ne peut être que très limitée et ciblée pour ne pénaliser ni les revenus du travail  et les investissements des ménages  ,ni l’autofinancement et les investissements des entreprises.
Dès lors un recours important à l’endettement public est incontournable.
Une proposition consisterait à financer tout ou partie des investissements publics essentiels , stratégiques et non récurrents par la création de monnaie par la BCE ,ce qui permettrait en même temps :

– de s’affranchir des exigences et des humeurs des marchés financiers

– de réserver les capacités de financement de ces marchés aux investissements des entreprises et des ménages qui sont considérables ( voir les besoins des ménages en matière de logement et les les besoins de ré-industrialisation massive des entreprises)

– de remplacer la politique monétaire d’assouplissement quantitatif pratiquée actuellement par la BCE et qui n’est pas ciblée par une politique monétaire ciblée

– de remplacer les politiques budgétaires restrictives voire malthusiennes par des politiques budgétaires expansives.
Cette proposition rejoint en partie certaines propositions de la Théorie Monétaire Moderne et rappelle le recours aux avances de la Banque de France au Trésor  pratiqué jusqu’en 1993 (1).
Cette proposition amène à se poser la question du remboursement des dettes publiques , actuelles et supplémentaires.Pour répondre à cette question on peut se référer notamment aux propositions de Jean Tirole et d’Olivier Blanchard et faire remarquer que la croissance économique résultant des nouvelles politiques commerciales ,industrielles et budgétaires proposées par cette note entraîneront une croissance de 2 à 3% par an et un redressement des finances publiques et qu’elles se traduiront par une inflation d’au moins 2%par an.
Par ailleurs ,pour accompagner ces nouvelles politiques, l’Union Européenne doit

– redéfinir les objectifs et les modalités d’intervention de la BCE

– lutter contre l’évasion et les fraudes fiscales et sociales

– renforcer la régulation financière

– proposer et négocier un nouveau Système Monétaire International.
(1) Dans son livre « La monnaie-Entre dettes et souveraineté », après avoir souligné que « Le manque de valorisation et de financement de la transition vers des économies bas carbone est une double faillite de la logique marchande », Michel Aglietta propose « Un plan monétaire pour financer les investissements de la transition énergétique » ,plus sophistiqué mais plus conventionnel.

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Article rédigé par GIL

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2 commentaires

  1. “les transitions écologique et énergétique” : il va falloir se mettre d’accord avec les allemands…
    “les équipements dans le domaine de la Défense” : le dossier SCAF… c’est pas une réussite!
    “Dès lors un recours important à l’endettement public est incontournable” : et nos enfants payeront!
    “une croissance de 2 à 3% par an” : avec des taux directeurs de la BCE à 3.5%, on perd 1.5 à 0.5%, non?
    ” inflation d’au moins 2% par an”: en plus des 15% de 2022-23, les allemands ne le permettront pas, car ça va affaiblir leur système de retraite!

    • En effet il faudra négocier durement avec les allemands tant en ce qui concerne la transition écologique et énergétique que les équipements de Défense mais aussi les politiques budgétaires,financières , commerciales et industrielles de l’UE (qui n’est pas une colonie allemande).
      Il s’agit d’une croissance de 2 à 3 % par an en volume et non en euros courants.
      Un maintien des taux directeurs à 3,5 % par an pourrait contrarier la croissance mais la BCE devrait diminuer ce taux dès 2024.
      Une inflation minimum de 2% est depuis toujours l’un des objectifs de la BCE avec l’accord des allemands