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Politique économique et sociale

Quelle politique économique et sociale pour la France?

La politique économique et sociale d’un pays amène à conjuguer la liberté des agents économiques et la protection sociale de ses ressortissants, l’Etat agissant comme un régulateur. Le libéralisme tend à limiter le plus possible le rôle de l’Etat et à privilégier la liberté économique des individus, afin de favoriser le développement économique. A l’inverse, une économie administrée, voire collectiviste, donne un rôle prépondérant à l’Etat et aux pouvoirs publics dans le contrôle de l’activité économique et sociale.

Une politique de droite est de défendre et favoriser la liberté économique des concitoyens assumant leurs responsabilités, tant que celle-ci coïncide avec les intérêts de la nation, en veillant à protéger les plus faibles.  Une politique de gauche n’accorde pas la même confiance aux acteurs privés et met l’Etat au coeur du système, en imposant sa vision et ses règles aux concitoyens, en les contraignant de s’y soumettre et en les déresponsabilisant.

Où se situe la France sous la gouvernance d’Emmanuel Macron, ancien ministre d’un gouvernement socialiste et élu majoritairement par des voix de gauche? Elle pâtit du “en même temps”, lourdement porteur de contradictions. D’aucuns lui attribuent à tort une politique de droite, allant jusqu’à dire qu’il met en oeuvre la politique qu’aurait faite la droite si elle avait accédé au pouvoir: c’est une imposture.

Sans doute du fait de son ancien métier et des relations associées, Emmanuel Macron a une approche libérale à l’égard de la circulation et de la taxation des capitaux financiers, en exonérant leurs détenteurs de l’impôt sur la fortune et en pratiquant une flat tax sur les revenus et plus-values financières. Cependant, dans bien d’autres domaines, il s’est révélé centralisateur, en maintenant ou ou renforçant le rôle de l’Etat au-delà de son implication nécessaire ou souhaitable, ce qui vaut aujourd’hui à la France un taux de prélèvements obligatoires de 48 % et un endettement de 110 % du PIB. Les éléments saillants sont les suivants:

-discrimination de la taxation des capitaux tels que l’immobilier, qui ne peuvent physiquement quitter le pays, en imposant lourdement les revenus fonciers et les plus-values immobilières et en instaurant un impôt sur la fortune immobilière, de surcroît avec un seuil non revalorisé

-primauté de l’exemplarité en écologie, notamment en décarbonation, avec une approche punitive et en multipliant les subventions, sans prise en compte des conséquences sur nos entreprises, notamment industrielles, et notre compétitivité internationale, alors que la France représente 0.9 % des émissions mondiales

-intensification des contraintes réglementaires sur la production et la location d’habitations, contribuant à la crise du logement

-politique énergétique inappropriée, ayant privilégié des accords européens pénalisants et affaibli notre production d’électricité nucléaire

-tentative de nationalisation des régimes de retraite, au détriment de ceux des salariés du privé gérés par les partenaires sociaux, accompagnée de l’érosion du pouvoir d’achat des retraites servies. Après l’échec de cette tentative, mise en oeuvre douloureuse d’une réforme avec allongement de l’âge du départ en retraite, voulu par la droite et combattu initialement par Emmanuel Macron. Nouvelle tentative d’emprise de l’Etat sur les régimes privés, avec le projet de ponction sur les réserves Agirc Arrco, finalement abandonné sous la pression des acteurs. Absence de réforme pour les fonctionnaires

-nationalisation de fait de l’assurance chômage, désormais éloignée des principes assurantiels

-application d’un “quoi qu’il en coûte” ruineux pour gérer la pandémie Covid, au-delà du nécessaire, ayant accentué l’assistanat, créé des effets d’aubaine et faussé le jeu économique

-suppression de la taxe d’habitation pour les résidences principales, renforçant la part de l’Etat dans le financement des collectivités territoriales et déresponsabilisant les locataires utilisant les services locaux

-accroissement des allocations de solidarité et des exonérations de charges, sans refonte d’un système d’aides disparate et difficilement contrôlable pour une meilleure efficacité et une plus grande justice sociale, ceci dans un contexte d’une forte concentration fiscale, sur 44% des Français pour l’impôt sur le revenu

-maintien des services déconcentrés de l’Etat au même niveau, souvent en doublon avec ceux des collectivités territoriales.

Les Républicains, parti de droite de référence, devraient communiquer davantage et plus fortement sur ces questions. S’ils ne le font pas, qui le fera? A défaut, vers quel parti pourraient aller les partisans d’une politique économique réellement et résolument de droite, pour une croissance bénéfique à tous et une justice sociale véritable?  

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Article rédigé par Jean-Marie

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